Barnum aux éditions Signes et Balises

Virginie Symaniec est historienne, spécialiste du théâtre en  Russie et en Biélorussie. En 2013, elle fonde sa maison d’édition, Le Ver à soie, où elle publie de la littérature française et étrangère.

Mais comment faire connaître et commercialiser son catalogue ? Virginie Symaniec a imaginé d’aller au plus près des lecteurs, si possible là où le public ne l’attend pas : l’essentiel de sa production, elle la vend sur les marchés des places des villes et des villages.  C’est ce monde peu connu qu’elle dévoile dans Barnum – Chroniques. Le monde des marchands, des forains et des petits vendeurs aux vies multiples et souvent abîmées, qui ne perdent jamais leur humour ou leur esprit combatif. Un monde régi par des règles strictes mais jamais écrites, animé par des acharnés du travail qui ne craignent aucun frimas, aucune intempérie, et qui portent parfois haut le sens de la loyauté et de la justice.

Virginie Symaniec, qui les côtoie depuis cinq années, les dépeint avec humour et gravité en une succession de saynètes alertes.

Une pensée libre comme peu de gens en ont.

232 pages — 18€

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Bienvenue dans ma maison d'édition (Année 3 - Suite et fin)

05 janvier 2016

Je ne sais comment 2015 s’est terminée pour vous. Pour moi, l'idée était de quitter Paris une semaine. Nous avions ri en trouvant une location pas chère au bord de la mer, parce que la dernière fois que nous avions trouvé une location pas chère au bord de la mer, nous nous étions retrouvés dans une yourte au pied de la centrale nucléaire de Paluel. Cela faisait plus d'un an et demi que nous n'avions pas pu nous offrir une semaine de vacances tous les trois. L’enjeu était donc énorme. En arrivant au bord de la mer, nous avons eu la joie de constater que nous avions réussi à louer une charmante petite maison en pierres. Il y a eu ce moment de joie, de détente, où l’on s’est dit : enfin ! Un coin de Paradis. Seulement voilà : nous nous sommes vite rendus compte que ladite jolie petite maison en pierres était située à égale distance entre la centrale nucléaire et le centre de retraitement des déchets éponymes de La Hague, d'où l'origine de notre nouveau slogan familial : "Vacances pas chères, décidément, vacances nucléaires !"

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Bienvenue dans ma maison d'édition (Année 2 & 3 - Partie 1)

1 janvier 2015

Ce qui pousse

L'année 2014 aura été particulièrement intense de ce côté-ci de la Marne. Et vous savez quoi ? J'ai adoré ça ! Sentiment d'être à nouveau sur un chemin. Le Ver à soie a beaucoup travaillé et les bonnes nouvelles continuent de pleuvoir. Pour la première fois depuis 2000, il y a vraiment des petites pousses vertes dans mon jardin. Envolé ce sentiment de bêcher de la terre gelée comme une biélorussienne de kolkhoze. Ce sentiment-là, si je le revois re-rôder dans ma vie, je pense que je n'hésiterai plus un seul instant à tirer à vue. Le repousser est d'ailleurs l'une des choses les plus difficiles qu'il m'a été donnée de faire, parce que cela signifiait larguer les amarres, rompre avec un certain monde dit de la "recherche", même si la mémoire de ce que j'ai vu et vécu structurera certainement tous mes choix jusqu'à mon dernier souffle. Il a fallu cesser d'avoir peur, vous comprenez ? Cesser d'avoir peur que, rompre, puisse un jour signifier abandonner mes recherches. Qui voudrait m'empêcher de penser la Biélorussie (ou quelle que soit la manière dont on l'appelle) très exactement ?

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Bienvenue dans ma maison d'édition (Année 1)

En France, Charenton, c’est notre chambre n°6 ou notre Novinki à nous : une petite ville bien riche et bien propre aux abords de Paris où on enfermait les fous. Ainsi, depuis 1641, dire en français qu’on va à Charenton, c’est dire aussi qu’on va à l’asile. Le marquis de Sade y a été enfermé à deux reprises et y est mort en 1814. Le poète Paul Verlaine y a fait plusieurs séjours. À une époque, on trouvait d'ailleurs de tout à l’« asile de Charenton » : des femmes au foyer, des gens sans profession apparente, des aubergistes, des bouchers, des boulangers, des épiciers, des limonadiers, des marchands de tabac ou de vins, des bijoutiers, des cordonniers et des tailleurs, des couturières et des cuisinières, des menuisiers, des étudiants et des instituteurs, des médecins et des pharmaciens, des notaires et des huissiers, des cultivateurs et des jardiniers, des imprimeurs et des libraires, des prêtres et des poètes, et même et surtout, des riches. On y entrait par hérédité, libertinage, usage du mercure ou coups sur la tête ; excès d’études, de CO², insolation, passion du jeu, revers de fortune, amour contrarié, excès de joie ou lecture de romans excitant le cerveau ; on y restait pour monomanie, démence, paralysie ou idiotie. On n’en sortait qu’une fois considéré comme inguérissable ou sur ordonnance pour « changer d’air ». C’est dans cette petite ville que j’habite. C’est là que je construis ma maison d’édition. Elle porte le doux nom du Ver à soie.

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