Entretien avec Maria Rybakova : des livres aux airs de rêve

Dans Couteau tranchant pour un cœur tendre, vous racontez l’histoire d’un homme-fleuve. Pourquoi avoir souhaité raconter l’histoire d’un homme-fleuve ?

Le livre a commencé comme cela : j'avais un dialogue interne dans ma tête en allant me coucher. Je parlais encore avec un ami qui n'était pas là, c'était juste dans ma tête. Et le nom de cette personne ressemble un peu au mot « rivière » et, par accident, je n’ai pas dit son nom, mais j’ai dit « rivière » comme si je m’adressais à une personne. J'ai pensé que c'était une idée très intéressante, qu'une rivière puisse devenir une personne et qu’une personne puisse devenir une rivière. Comme si tout le monde était un flux. Pour moi, l’image de l’homme-fleuve était surtout l’incarnation de l’idée de l’inconnaissable d’autrui. Nous pensons que nous connaissons nos amis, nos relations, mais, en fait, ils peuvent s’avérer être absolument différents de ce que nous pensons d’eux. Peut-être ne sont-ils même pas humains, comme Ortiz ne l’est pas.

C’est pourtant le crime passionnel qui semble à l’origine de l’intrigue. Pourquoi faire du meurtre un moteur de l’action ?

Parce que je voulais parler du fait d’avoir le cœur brisé. Je trouve qu’un couteau dans le cœur est une bonne métaphore pour exprimer la douleur causée par l’absence d’amour. Puis plus tard, ce titre m'est venu à l'esprit : dans Couteau tranchant pour un cœur tendre, il y avait la combinaison de deux choses : l'amour et la cruauté. Cela m’est venu en même temps que l’idée d’inhumanité de l'homme-fleuve.

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Entretien entre German Solinis et Sorin Dumitrescu, auteur de Irrévocable !

Dans le cadre de l'écriture de Irrévocable ! Sorin Dumitrescu s'est entretenu avec German Solinis. Ce bel entretien fait partie intégrante du livre et en résume les principales problématiques. N'hésitez pas, pour le consulter, à le télécharger en cliquant ici.

Entretien avec Beate Sirota Gordon, héroïne de Le dernier bateau pour Yokohama de Michel Wasserman et Nassrine Azimi

Beate Sirota Gordon, l'héroïne du Dernier bateau pour Yokohama, était pionnière en toute choses. Outre émanciper en droit les femmes du Japon dans la Constitution pacifique au sortir de la Seconde guerre mondiale, elle a oeuvré toute sa vie, via les arts et la culture, à la compréhension mutuelle en tre Orient et Occident. L'entretien que nous livrons ici a été publié dans Le dernier bateau pour Yokohama. Vous pouvez le lire et le télécharger en cliquant ici.

Entretien avec Tristan Soler, auteur et illustrateur de Fjall, aux confins du monde

Vous êtes surtout aujourd’hui connu comme plasticien. Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

Depuis petit j'ai aimé écrire et dessiner. Mon père tapait mes premiers textes avec fierté sur sa machine à écrire. J'ai conservé un tapuscrit qui arrive vers mes six ans, une description de l'ananas, le fruit. C'est émouvant de retrouver ça. Mais c'est vrai que mes études supérieures ont été consacrées aux arts plastiques, et non à la littérature. Et les expériences collectives ont été plus nombreuses en tant que plasticien. Besoin de fusions moins intellectuelles, je suppose.

À l'heure actuelle, je continue passionnément à dessiner, mais j'ai accumulé beaucoup d'œuvres qui n'ont pas de visibilité. Aussi je les laisse attendre les bons interlocuteurs, les découvreurs qui sont difficiles à rencontrer. C'est un pari sur la patience, qui dans la solitude laisse parfois face au néant, mais j'ai une confiance complète dans ce travail visuel. L'écriture est un domaine bien distinct, mais le rapport à l'abstraction, vivace dans les deux champs d'expression, suit les mêmes lois, me semble-t-il, depuis les révolutions formelles du XX° siècle. Ces deux pratiques se répondent, pour contrebalancer leurs manques spécifiques, l'immédiateté pour l'écriture, une certaine immobilité, bien qu'apparente, pour la peinture. Venir à l'écriture, c'est reconnaître la nécessité d'ordonnancer le chaos intérieur de la pensée en histoires formelles articulées, à partager dans la jouissance solitaire, si on excepte le théâtre. C'est un défi posé par la magie de la langue, qui comme on le sait aime à se jouer de nous.

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Entretien avec Luc Fivet, auteur de Marche ou rêve

Vous n’avez pas toujours écrit. Ou bien avez-vous toujours écrit ? Pourriez-vous raconter votre parcours et la manière dont vous  êtes venu à l’écriture ?

J’ai commencé à écrire vers l’âge de 16 ans : de la poésie comme beaucoup d’adolescents, sauf que dans mon cas cela est devenu bientôt une nécessité vitale. J’avais besoin de mettre sur le papier ce que je pensais, ce que j’éprouvais. Vers 18 ans, j’ai écrit ma première pièce de théâtre, puis assez vite un roman. Parallèlement, j’ai appris à jouer de la guitare et écrit des chansons, ainsi que des sketches pour la télévision. A vrai dire, j’ai tâté de tous les genres, en essayant toujours d’imprimer ma marque personnelle, même si c’est le roman qui a aujourd’hui ma prédilection.

Quel est sujet de Marche ou rêve ?

Marche ou rêve raconte l’odyssée de deux Sénégalais sans-papiers en France, le pays des droits de l’homme – blanc de préférence. C’est un roman sur la quête de la liberté, mais aussi sur la difficulté de conserver sa dignité à partir du moment où on est considéré comme un citoyen de seconde zone. Ce récit mêle à la fois l’humour, qui est omniprésent dans le style plutôt original du narrateur, et la noirceur car la réalité n’est jamais drôle pour des hommes perpétuellement en fuite. Toutes les anecdotes racontées sont malheureusement authentiques.

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