Nouveauté : Les Enfants d'Alendrier d'Alhierd Bacharevič

Couverture des Enfants d'Alendrier d'Alhierd BacharevičISBN : 979-10-92364-31-6
Genre : roman
Format : 140 x 200
Nombre de pages : 252
Prix public : 18 euros
Disponible depuis le 11 octobre 2018

Texte traduit du biélorussien par Alena Lapatniova, sous la rédaction de Virginie Symaniec

Avec le soutien du Centre National du livre



Alhierd Bacharevič a été lauréat en 2016 d’une résidence d’écriture de l’Institut Français au Centre International des Récollets à Paris, sans laquelle le travail de traduction des Enfants d’Alendrier n’aurait jamais vu le jour. Que toutes celles et ceux qui ont rendu cette résidence possible soient remerciés, ainsi que les participants de l’atelier « Traduire la polyphonie » organisé en septembre 2016 par le Centre de Traduction Littéraire de l’Université de Lausanne, où les questions concernant la traduction des Enfants d’Alendrier ont pu être discutées. Mention spéciale pour Olivier Mannoni et Christopher Mileschi pour leurs précieux conseils.

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Premier roman traduit du biélorussien en français, Les Enfants d'Alendrier pourrait ne narrer que l'histoire de deux enfants en fuite, après que leur père les a libérés d'un camp de redressement où on les avait enfermés pour les "soigner" de leur "drôle" d'accent impropre au sein de La Grande Langue littéraire. Mais Les Enfants d'Alendrier sont aussi l'histoire d'une fuite en avant dans la question de la langue en Biélorussie, où le lecteur devra, comme dans un conte, affronter Baba Iaga - ou bien serait-ce la sorcière d'Hansel et Gretel ? -, et nombre d'adultes prêts, comme elle, à les croquer tout cru ; mais aussi apprendre à évoluer, comme les Biélorussiens, entre les langues, ici présentées dans tous leurs états :

"À cette époque déjà, ce docteur en devenir se passionnait pour la biologie. C’était sa matière préférée. Même si son institutrice ne lui plaisait pas trop, il suivait ses cours complémentaires. L’institutrice en savait peu. Il en voulait plus. L’institutrice ne parlait pas non plus correctement. Il brûlait toujours d’envie de la corriger. Mais une ou deux choses de sa vie dépendaient directement d’elle. Il regardait sa bouche, son dentier et voulait savoir ce qu’il y avait derrière. Les professeurs, ce sont ceux qui ont le droit de prononcer des sons et de dire des mots sans que personne ne puisse les interrompre. Il aimait écouter l’instructeur militaire, celui-là n’était pas d’ici, il parlait proprement et distinctement, comme on frappe sur un tambour – mais la vie dans la petite ville avait commencé à le corrompre. Il faisait de plus en plus souvent des fautes de prononciation en parlant comme les vieilles du marché. Il ressentait physiquement de la douleur, comme si on lui avait luxé un bras ou brûlé un dessin sur la peau à l’aide d’une loupe – c’était un de leurs jeux à l’école. Mais d’où venait le son ? Comment naissait-il ? Quels obstacles devait-il franchir pour être entendu, prononcé ? Des lèvres de l’institutrice sortait La Langue. Et le docteur avait très envie de la recevoir comme elle le méritait".

Alhierd BacharevičAlhierd Bacharevič est né en 1975 à Minsk en Biélorussie. Lycéen, puis étudiant en Lettres, il est contemporain de la fin de l’URSS et de la proclamation d’indépendance de son pays. Inspiré par les idées qui circulent à l'heure de la période dite de "renaissance nationale", il contribue à organiser le mouvement littéraire et artistique iconoclaste Boum-Bam-Lit qui entend populariser le biélorussien tout en l'inscrivant dans la modernité et en soulignant ses ancrages historiques européens. L’écriture des Enfants d’Alendrier commence d'ailleurs à Hambourg où l’auteur a vécu entre 2007 et 2013 et se termine à Minsk. Aujourd’hui, A. Bacharevič compte 7 romans à son actif et, outre ses traductions, nombre d'articles sur la littérature qui font de lui l'une des personnalités les plus importantes de la pensée biélorussienne contemporaine. C'est à ce titre qu'il a également pu bénéficier en 2016 d'une résidence d'écriture au Centre international des Récollets à Paris, où a débuté le projet de traduction en français des Enfants.

© Photo de Yulya Tsimafeyeva - Tous droits réservés.

Nouveauté : Anonyme de Luc Fivet

ISBN : 979-10-92364-30-9
Genre : roman
Format : 140 x 200
Nombre de pages : 160
Prix public : 18 euros
Disponible depuis le 15 mars 2018

Avec Anonyme, Luc Fivet renoue avec un de ses genres de prédilection : le roman noir. Dans ce thriller social aux accents kafkaïens, un homme ordinaire, comptable de son état, découvre un autre homme en survêtement qui patiente devant la porte de sa maison. Celui-ci lui demande un euro pour le laisser rentrer chez lui. Juste un euro. Le prenant pour un clochard, le comptable lui tend une pièce et ouvre la porte. L’autre le suit dans le vestibule. La descente aux enfers a commencé. Mené à un rythme haletant, Anonyme décrit un monde où la chute peut frapper n’importe qui, à tout moment. Elle peut être rapide, parfois cocasse, mais les règles sont claires et les rôles bien définis. Chacun joue son jeu avec les cartes dont il dispose. Mais les dettes se paient cash. La mise de départ : un euro.

"L’homme ne bougea pas d’un millimètre. Il continuait de bloquer le passage. Je le dévisageai sans un mot. Il me dit, sur le ton de l’évidence : « C’est un euro. » Je pensai avoir mal entendu.

– Je vous demande pardon ?

– Pour rentrer chez vous, c’est un euro.

Son attitude, les mains au fond des poches et les deux pieds bien campés sur le sol, témoignait d’une ferme résolution. Son visage était affable, on ne lisait aucune agressivité dans ses yeux noisette, mais il me priait de prendre acte de ce constat irréfutable : je devais m’acquitter d’un euro pour rentrer chez moi.

Je haussai les épaules : les clochards étaient chaque jour plus nombreux en cette période de crise. Je retournai mes poches et j’en extirpai un peu de monnaie. De bonne grâce, je lui tendis une pièce d’un euro. Il l’empocha et fit un pas de côté. J’introduisis ma clé dans la serrure.

– Je vous souhaite une bonne soirée.

Il ne répondit pas. Il se contenta de me suivre dans le vestibule. Je me retournai, stupéfait.

– Que faites-vous ?

– Je vous l’ai dit : je suis venu vous aider..."


Luc Fivet est né en Belgique il y a une quarantaine d’années. Après des études de sciences politiques et d’innombrables petits boulots, il a été simultanément auteur-compositeur-interprète de chansons, auteur dramatique, auteur de sketches pour la télévision et romancier. Il a publié deux thrillers aux éditions Fayard, Total Chaos (2007) et Requiem (2008). Il est aussi l’auteur d’une dizaine de thrillers autoédités. Marche ou rêve, un récit très contemporain qui oscille entre roman initiatique et humour noir, a été son premier roman publié aux éditions Le Ver à Soie.

Nouveauté : Le Petit Bala. La légende de la solitude de Ridvan Dibra

Le Petit Bala. La Légende de la solitude de Ridvan Dibra
Texte traduit de l'albanais par Evelyne Noygues

Collection : 100 000 signes
Prix : 15 euros
ISBN : 979-10-92364-29-3
Disponible le 26 février 2018

Avec l'aide du ministère de la Culture de la République d'Albanie
et avec le soutien du Centre National du Livre



Revisitant le sujet d’une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s’être définitivement isolé d’un entourage non moins hostile. Convaincu qu’il s’agit d’un meurtre et qu’il ne connaît que trop bien l’identité de l’assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :

« Comment viser quand il faut fermer un œil et non les deux ?

Comment viser la gorge ou le cœur où planter le canif pointu ?

Comment trouver sa bouche pour l’étouffer avec une serviette ou un coussin ?

Comment reconnaître les poisons à verser dans son vin ?

Pour la première fois dans sa vie, peut-être, Bala commence à apprécier d’avoir du temps. Ce temps qui coule quelque part, à l’extérieur de lui. Comme le Ruisseau blanc. Sans s’arrêter un seul instant. Sans s’arrêter ni revenir sur ses pas. Jusqu’à hier encore, il ne s’en souciait pas. Ou s’il s’en était souvenu, c’était exceptionnel. Tout comme pour ce qui lui est extérieur. Tandis que maintenant il doit agir. Il doit se dépêcher. Se dépêcher tant qu’il a encore un œil qui voit. Même s’il ne lui en reste qu’un. Demain, il sera peut-être trop tard. »

Ridvan Dibra est un romancier et poète albanais, né en 1959, qui enseigne la littérature albanaise à l’Université de Shkodra. L’importance et la reconnaissance de son œuvre en font l’un des écrivains majeurs d'Albanie. Auteur de plus de vingt livres en prose et de poésie, il a écrit plusieurs essais et mené des études littéraires. Son roman Le Petit Bala, La Légende de la solitude a reçu le prix Rexhai Surroi du meilleur roman de l’année 2012 en Albanie.

Nouveauté : Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre de Carolina Schutti

Carolina Schutti
Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre
Traduit de l'allemand (Autriche) par Jacques Duvernet
Prix de littérature de l'Union européenne 2015
Prix : 15 euros
ISBN : 979-10-92364-28-6
Disponible le 9 février 2018

Avec le soutien du Centre National du Livre et le concours de la Région Île de France


Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance :

« Je ne suis pas revenue, je n’ai pas pu, on m’a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l’ai ouverte et j’ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j’ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n’existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n’est plus là, les phrases restent oubliées. »

Carolina Schutti est née en 1976 à Innsbruck, où elle habite actuellement. Suite à plusieurs années dans l'enseignement et un doctorat sur Elias Canetti, elle a enseigné à l'Université de Florence, puis a obtenu un poste d'assistante de recherche à la maison de la littérature sur l'Inn.

Elle publie son premier roman, Wer getragen wird, braucht keine Schuhe, en 2010 et son premier recueil de nouvelles Eulen fliegen lautlos en 2015. Elle écrit également des pièces radiophoniques : Kalte Asche (ORF 2011), ...lautlos (ORF 2014) et Voices (2012, avec Ralph Schutti).

Carolina Schutti a reçu plusieurs prix pour son œuvre littéraire, dont le Prix de littérature de l'Union européenne 2015 pour son deuxième roman, Einmal muss ich über weiches Gras gelaufen sein, que publie Le Ver à soie.
 

Petit exercice de soin littéraire : poétisez vos peines, fleurissez vos solutions

Les poèmes à planter du Ver à soie sont réalisés mains et composés d'une couverture en Rives tradition, d'une feuille de papier mûrier et de papiers de soie assortis d'une plume. Ils sont imprimés sur du papier à ensemencer fabriqué à partir de graines de coquelicots, de myosotis, de carottes, de mélisse ou de salades variées et fourni par Growing paper. Ils sont conçus comme de petits exercices de soins littéraires à offrir ou à s'offrir pour poétiser ses peines, les planter et regarder fleurir ses solutions.

Mode d'emploi :

1/ Apprenez par coeur votre poème
2/ Posez-le sur de la terre ou dans un pot
3/ Recouvrez-le d'une fine couche de terre
4/ Arrosez tous les jours en récitant
5/ Des pousses de mots apparaissent
6/ Vos maux se muent en fleurs.

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Copyright © 2014 Le ver à soie - Licence GNU/GPL
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