Dans cette Lettre ouverte, le traducteur et écrivain d’opposition biélorussien Alhierd Bacharevič fait part de sa peine et de sa culpabilité pour la guerre en Ukraine comme pour ses compatriotes. Pendant que le dirigeant autoritaire Aleksandr Loukachenka soutient l’invasion de son homologue russe Vladimir Poutine, Bacharevič s’oppose aux accusations qu’on lui lance que son pays devrait désormais être regardé comme une « tache de honte » sur la carte de l’Europe. Publiée dans le journal Ukrainskyi Tyzhden de Kyjv le 4 mars 2022, puis traduite en anglais par Jim Dingley pour le site Voxeurope, elle est traduite par Virginie Symaniec pour le site du Ver à soie.


Chers Ukrainiens ! Mes héros, mes chers amis.
Vous tous pour qui nous ressentons de la peine.

Je ne veux pas que cette lettre ressemble à une justification. Il est déjà trop tard pour essayer de se justifier auprès de l'Ukraine ; cela n'a aucun sens de le faire, la machine de guerre est déjà en marche, la mort avance de tous côtés, y compris dans ma patrie, et aucune tentative d'autojustification ne pourra y mettre un terme. Je ne veux pas non plus que cette lettre soit lue comme un acte de repentir. Que les gens qui ont du sang sur les mains se repentent. Vous êtes en guerre, vous défendez votre pays – et nous ne sommes pas à l'église. Nous sommes tous ensemble dans le prétoire de l'histoire, de part et d'autre d'une frontière entre civilisations que nous n'avons pas tracée.

Ce sont des jours terribles, d'abord pour l'Ukraine, mais aussi pour toute l'Europe, prise comme nous au piège éternel de nos aspirations pour la paix à tout prix. C'est l'Europe en laquelle je crois encore et dont vous êtes désormais l'espoir. J'aimerais beaucoup que vous lisiez cette lettre jusqu'au bout. Vous pouvez alors nous haïr, nous mépriser, nous maudire encore et encore, mais en même temps, vous devriez vous demander qui est contre vous, et si c'est ma Belarus’ qui est contre vous.

« Nous, les Biélorussiens, nous sommes un peuple pacifique… » Ainsi commence l’hymne national de la République de la Belarus’. La musique date de l’époque soviétique, seuls les mots ont changé. A l’époque, vous auriez pu entendre les mots slaves « Nous les Biélorussiens avec nos frères russes… » Cependant, ma Belarus’, la vraie Belarus’ ne reconnaît ni l’hymne de la République socialiste soviétique de Biélorussie ni le nouveau. Il est autant un symbole de dictature que le drapeau rouge et vert et la gerbe soviétique. C’est juste que le monde ne s’intéresse plus vraiment à ce genre de choses.

« Nous les Biélorussiens, nous sommes un peuple pacifique ». Voilà les mots qui, pendant longtemps, ont satisfait tout le monde. Il étaient portés aux nues à la fois par la propagande de l’Etat et par ceux qui s’opposaient au régime. Nous sommes un peuple pacifique. Il s’agissait d’une déclaration que le pouvoir comme l’opposition pouvaient signer de conserve.

C'est maintenant juste un fardeau de non-sens. Le beau vieux conte de fées des gens pacifiques et des bons voisins s'est transformé en l’espace d’un instant en un mensonge hypocrite et sanglant. Avec « nos frères les Russes », la Biélorussie est devenue la tête de pont d’une attaque contre l'Ukraine ; elle est devenue un véritable agresseur et côtoie désormais les nations les plus odieuses de l'histoire. L'image du « peuple pacifique » s’est brisée – pour toujours. L'image des Biélorussiens victimes, qui pendant des siècles ont été opprimés et presque conduits à l'extinction, mais qui ont néanmoins réussi à survivre et sont donc dignes de respect, est également anéantie de manière irréparable.

Loukachenka a enfin conduit son Bélarus et son peuple dans l'impasse finale dont nous allons tous devoir nous extraire – même les Biélorussiens qui se sont vantés toute leur vie de de ne pas être « intéressés par la politique ». Aucun d'entre-nous ne peut désormais rester assis tranquillement bouche fermée. Aucun d'entre nous ne peut aujourd'hui affirmer que « cela n'a rien à voir avec moi ». Aucun d'entre nous ne peut dorénavant dire « Je ne suis qu'une petite personne, personne ne prêtera attention à moi ». Mais bien plus effrayant que tout cela est le rôle honteux que joue actuellement le Bélarus, un rôle dont les générations futures devront payer le prix. Pendant de nombreuses années, le mot Belarus évoquera dans l'esprit des gens du monde entier des images de guerre, une guerre où la Belarus, pour la première fois dans l'histoire, n'est ni protectrice ni victime, mais fidèle servante du fascisme de Poutine.

Il n'y a pas si longtemps, nous étions fiers du fait que nous avions enfin acquis une image belle et puissante aux yeux du monde – l'image de centaines de milliers d'hommes et de femmes pacifiques qui descendaient dans la rue en 2020 sans armes à la main. Avec rien d'autre que des mots de protestation et une soif de liberté, ils se sont heurtés à des bandits armés qui se dénommaient eux-mêmes « police » et « armée ». Cette image si particulière a depuis été éradiquée, effacée, tout comme les graffitis révolutionnaires de 2020 continuent d’être oblitérés dans mon Miensk natal et le reste de ma Belarus’.
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Je suis prêt à prendre sur moi la honte et la disgrace de la Belarus’ pour ce qui arrive – exactement de la même manière que les écrivains allemands en exil l’ont fait à l’heure de la Seconde Guerre mondiale.

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Sauf que maintenant, ils sont couverts du sang des Ukrainiens, et ceux qui les en enduisent se considèrent comme Biélorussiens, exactement comme moi. La différence essentielle est que ceux qui rêvent d'une autre Belarus', qui ont essayé pendant des années de faire que ce rêve devienne réalité sont conscients d’une affinité immensément plus grande, plus puissante avec vous qu’avec tous nos généraux et soldats qui viennent d’envahir votre territoire.

Par conséquent, moi, l'écrivain biélorussien Bacharevič, je suis prêt à prendre sur moi la honte et la disgrace de la Belarus’ pour ce qui arrive – exactement de la même manière que les écrivains allemands en exil l’ont fait à l’heure de la Seconde Guerre mondiale. C'est une des tâches de la littérature d'aujourd'hui. Cependant, je ne peux pas accepter que l'ensemble de ma Belarus' porte le stigmate de la honte et de la haine face au monde.

Vous, Ukrainiens, vous défendez votre pays. Votre armée régulière, votre territoire, chaque Ukrainien homme ou femme sont ensemble pour repousser les envahisseurs. Votre guerre est une guerre de défense et de libération. Votre route vers la liberté a déjà rendu parfaitement clair le fait que l’empire de Poutine ne sera plus jamais capable d'exiger votre retour dans sa prison. L’Ukraine a déjà changé pour toujours. En 2020, nous les Biélorussiens avions constaté que nous ne pouvions dénommer aucune armée comme nôtre. Les formations militaires qui étaient supposées nous défendre ont conduit la guerre contre un peuple désarmé.

Les Biélorussiens ont vu que ceux qui avaient juré fidélité au peuple trahissaient ce peuple sans hésitation. Ils ont activement participé à la répression des citoyens de leur pays. Personne ne saurait désormais considérer l'armée du Bélarus comme biélorussienne. Il n’y a pas d’armée au Bélarus. Il y a les généraux de Loukachenka qui, comme ceux de Poutine, se voient dans leurs rêves parés des médailles de leur maître. Les grades inférieurs exécutent leurs ordres criminels. Au bas de l’échelle, se trouve la chair à canon d’une guerre criminelle.

On ne cesse de me répéter que ce ne sont que des mots, et que l'Ukraine attend une action décisive de la part des Biélorussiens. Mais les mots sont tout ce que j'ai à ma disposition. Des mots dont je porte la responsabilité. Je crois aux mots, comme la dernière arme du recours dont dispose tout être humain. Je vous écris de l'émigration, d'une Europe où règne encore la paix. Une paix un peu fragile. Une Europe qui manifeste aujourd'hui un degré de solidarité pour vous sans précédent, une Europe qui vous défend. Et quant aux actions… Des centaines de milliers de Biélorussiens sont sortis manifester en 2020 contre le régime qui attaque maintenant l'Ukraine. J'étais parmi eux, mes amis et mes collègues aussi. Des dizaines de milliers ont été jetés en prison, où ils ont été torturés et continuent d'être torturés à ce jour. Tués, torturés, violés. Des dizaines de milliers de personnes ont quitté le pays. Et des milliers continuent à résister clandestinement dans leur pays.

Tout a été détruit dans mon pays. Même le peu qui avait réussi à croître malgré le régime au cours des deux dernières décennies. Il ne reste même plus la moindre parcelle de liberté qui nous permette de penser de manière critique et de créer de manière fructueuse. Il n'existe plus de plateformes médiatiques indépendantes et libres qui pourraient au moins diffuser la vérité sur les événements en Ukraine et aider les gens à voir la guerre à travers les yeux des Ukrainiens et des Biélorussiens. Ils sont jugés « extrémistes » et bloqués, leurs journalistes sont en prison ou contraints de faire des reportages depuis l'étranger. La Belarus' est en proie à la douleur et à l'horreur depuis 2020.

La Belarus' est une immense plaie béante. Je ne sais pas s'il y a des familles épargnées par les répressions. La Belarus' n'a même pas eu la chance de reprendre son souffle après l'écrasement des protestations avant d'être entraînée dans la guerre. La situation me fait vraiment penser à quelque chose comme ça : on ramasse un homme blessé au sol, et on commence à utiliser sa tête comme bélier pour défoncer la porte de la maison de son voisin. Qui est à blâmer ? Mais quoi, l'homme blessé bien sûr ! Après tout, c'est bien sa tête qu'on utilise pour défoncer la porte.

En 2020, les Ukrainiens nous ont fermement soutenus dans notre lutte. Ils ont surtout offert leur soutien en mots – des mots très importants que nous n'oublierons pas. Personne ne vous a alors dit : « Ukrainiens, ce ne sont que des mots ». Est-ce la faute des Biélorussiens si nous avons été incapables de faire tomber le mur ? Si nous avons laissé Poutine occuper notre pays ? Si nous avons permis que notre pays soit utilisé pour le fascisme russe ? Dans une perspective historique – oui, peut-être. Mais nous vivons ici et maintenant. Des milliers de Biélorussiens ont fait l'expérience directe de la répression et purgent actuellement une peine de prison. Je ne pourrais jamais accepter qu'ils puissent mériter la haine et le mépris. Ce qu'ils ont fait n'est pas vain. La Belarus’ sortait – très lentement –, du doux sommeil imposé par Loukachenka. L'histoire ne se fait pas en un jour. Ceux qui étaient pour la liberté ne vivront peut-être pas pour la voir. Mais cela signifie-t-il que tous leurs efforts furent vains ?
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La Belarus’ vit en permanence dans une situation qui ne peut être décrite que comme une guerre civile sous une occupation étrangère.

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Est-il vraiment vrai que tout ce qui a été écrit dans les médias ukrainiens il y a deux ans a été si vite oublié ? Cela a-t-il donc été écrit si longtemps avant que la guerre commence ? Je n'en crois pas mes yeux lorsque je lis ce qui s’écrit aujourd'hui dans les médias ukrainiens au sujet du soi-disant « référendum » qui s'est tenu en Belarus’ le dimanche 27 février de cette année. Une autre farce, organisée par le dictateur pour établir un contrôle total sur le pays et le donner une fois pour toutes aux Russes, est présentée comme une sorte de « libre expression de la volonté » anti-ukrainienne des Biélorussiens. Je me rends compte qu'il y a une guerre de l'information en cours. Inculquer la haine pour l'ennemi est parfaitement juste et approprié. Cependant, dans ce cas, il n'y a jamais eu de « libre expression de la volonté » des Biélorussiens. Il s’agit juste d’un des spectacles dramatiques routiniers de Loukachenka, une autre de ses « victoires élégantes ».

La Belarus’ vit actuellement une situation qui ne peut être décrite que comme une guerre civile sous occupation étrangère. Le Bélarus’, lui, n'est pas l'Ukraine. Il n'y a pas de gouvernement biélorussien au Bélarus’, pas d'armée biélorussienne, pas de police biélorussienne, pas de politique biélorussienne, pas de médias biélorussiens libres. La Belarus’ est gravement défigurée, la Belarus’ est divisée. La Belarus’ ne sait que faire d'elle-même ni comment survivre, ni comment s'empêcher de disparaître de la carte du monde ou du territoire de la morale humaine. Ma Belarus’ existe actuellement – autant à l'intérieur du pays qu'au-delà de ses frontières –, comme une série d'îlots de résistance. La tâche de ces îlots est de rester en vie et de se renforcer d'une manière ou d'une autre. Je ne compterais pas sur leur capacité aujourd'hui à s'unir, à prendre le pouvoir et à arrêter la guerre. Je dirais cependant que ces îlots de résistance sont la base d'un futur État pacifique, voisin libre d'une Ukraine libre. En ces jours de guerre, ils s'unissent pour soutenir l'Ukraine, et font tout ce qu'ils peuvent. Leurs efforts peuvent-ils seulement être ignorés s'ils sont faits pour vous et pour la future Belarus’ ?

En 1968, sept dissidents soviétiques sont sortis sur la Place Rouge de Moscou pour protester contre l'invasion de la Tchécoslovaquie. Les Tchèques ont écrit ceci à leur sujet : ces sept personnes nous donnent au moins sept raisons de ne pas haïr la Russie. Dimanche et lundi derniers, un millier de Biélorussiens a été arrêté pour avoir protesté contre la guerre en Ukraine. Je voudrais espérer que ces personnes ont aussi mille raisons de ne pas considérer la Belarus’ avec haine.

Je ne veux certainement pas que vous voyiez cette lettre comme si je pleurais et implorais à genoux devant vous. Lorsque, comme d'autres Biélorussiens, je verse les paiements honorifiques que je reçois à l'armée ukrainienne ou pour le soutien humanitaire, je ne veux catégoriquement pas que cela soit considéré comme une tentative de me racheter d'une manière ou d'une autre. Je le fais simplement en tant qu'égal parmi les égaux, en tant qu'être humain et en tant que Biélorussien incapable d'aider l'Ukraine en cette période difficile. Chaque fois que ma femme et moi participons à des manifestations de soutien à l'Ukraine, nous ne le faisons pas parce que notre conscience nous harcèle, mais parce que nous voulons avoir une sorte d'influence sur ces politiciens occidentaux qui écoutent encore ce que les gens leur disent.

Lorsque, en tant qu'exilé avec le strict minimum de droits, j'écris cette lettre en biélorussien de Graz en Autriche aux Ukrainiens et à mes compatriotes, je ne le fais pas pour implorer votre pardon, mais parce que je ne peux pas et ne veux pas me taire. Quand j'écrivais mes livres et mes essais, quand dans mon roman Les Chiens de l'Europe je mettais en garde contre les dangers de l'Empire de Poutine, la plupart de mes lecteurs considéraient qu’il s’agissait d’une dystopie ou d’une fantasmagorie. Eh bien, maintenant nous y sommes – vous et nous. Ai-je fait tout ce que j'ai pu ? Ce n'est pas une question pour vous. C'est une question pour moi, et je dois trouver une réponse pour moi-même. Comme le font tous les Biélorussiens.

Mais je ne peux pas regarder calmement et avec compréhension ce qui se dit sur les réseaux sociaux : « Ok, allez-y, et baissez votre froc face à Poutine ! » Cela ne s’écrit pas à l’adresse des fans de Poutine, mais à l’adresse des Biélorussiens qui ont combattu le fascisme de Poutine de toutes les manières possibles et ont refusé que la Belarus’ devienne la honte de l'Europe. Je ne peux pas sans horreur ni colère lire comment des Biélorussiens se font casser les vitres de leurs voitures lorsqu'ils essaient d'aider des réfugiés ukrainiens, simplement parce qu’ils ont une plaque d’immatriculation biélorussienne. Il m'est impossible de lire comment des amis Biélorussiens d'Ukraine qui ont subi les répressions doivent encore supporter d’entendre des gens leur dire en face : « Espèce d’ordure, va donc rouler une pelle à ton Loukachenka ». Certains Biélorussiens qui étaient venus en Ukraine se protéger du loukachisme ont été chassés de chez eux.

Qu'est-ce qu'une telle haine peut vous apporter ? Si vous êtes convaincu que cela peut vous aider à vaincre les occupants, écrivez-nous, et dites-le-nous. Nous comprendrons. Nous continuerons à vous soutenir en silence, en nous taisant poliment pour mieux supporter l'insulte. Écrivez-nous, et détruisez les occupants, d'où qu'ils viennent – que ce soit de Russie ou du Bélarus, de Tchétchénie ou d’ailleurs. Nous nous réjouirons de toutes les pertes que vous causerez à vos ennemis. Mais cette haine irréfléchie de tout ce qui se dit biélorussien ne vous apportera aucun allié dans le camp ennemi. Quoi qu'il en soit, la plupart d'entre-nous ne vivent justement pas dans le camp ennemi. Nous sommes maintenant quelque part dans le vide, entre la lumière et l'obscurité. Nous avons honte, nous nous faisons insulter et nous avons peur – mais nous nous battons à vos côtés. Certains d'entre-nous avec des mots, certains moralement, certains avec des actes, certains avec des armes – des Biélorussiens ont pris les armes pour se battre pour vous. Et certains se contentent de suivre l'actualité, n'arrivent plus à fermer l’œil par sentiment d'impuissance et de désespoir,  lancent leurs malédictions sur ceux qui ont déchaîné cette guerre.

Nous n’avons pas choisi de naître à cet endroit. Vous non plus.

Une partie du plan infernal de Moscou consiste à amplifier la haine. Partout où cela est possible. C'est leur plan pour l'avenir et ils ont commencé à le réaliser il y a longtemps. Il est particulièrement important pour le Kremlin de distiller la haine chez ses voisins. D’élever la haine à un tel niveau qu'il devienne impossible de revenir à des relations normales.

Leur plan est de créer la situation classique du « diviser pour mieux régner ».

Mes chers Ukrainiens, nous avons un ennemi commun. Et il se réjouit à chaque fois qu'un conflit surgit entre nous, à chaque fois qu'il voit grandir la haine entre des gens qui étaient amis hier. Poutine et Loukachenka s’en félicitent en souriant avec satisfaction. Cela signifie que les choses se déroulent comme prévu. Voulons-nous vraiment qu'ils sourient ?

Nous avons un ennemi commun. Je le dis à la fois aux Biélorussiens et aux Ukrainiens. Nous avons un ennemi commun. Ne l'oublions pas.

Même s'il est peut-être déjà trop tard.

 

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