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Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre de Carolina Schutti
Traduit de l'allemand (Autriche) par Jacques Duvernet
Genre : roman
Format : 14 x 18 cm
ISBN : 979-10-92364-28-6
Disponible depuis le 9 février 2018
Prix du livre : 15 euros
Ce livre a reçu en 2015 le prix de littérature de l'Union européenne pour l'Autriche et a été publié avec le soutien du Centre National du Livre et le concours de la Région Île de France
Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance :
« Je ne suis pas revenue, je n’ai pas pu, on m’a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l’ai ouverte et j’ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j’ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n’existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n’est plus là, les phrases restent oubliées. »
Carolina Schutti est née en 1976 à Innsbruck, où elle habite actuellement. Suite à plusieurs années dans l'enseignement et un doctorat sur Elias Canetti, elle a enseigné à l'Université de Florence, puis a obtenu un poste d'assistante de recherche à la maison de la littérature sur l'Inn.
Elle publie son premier roman, Wer getragen wird, braucht keine Schuhe, en 2010 et son premier recueil de nouvelles Eulen fliegen lautlos en 2015. Elle écrit également des pièces radiophoniques : Kalte Asche (ORF 2011), ...lautlos (ORF 2014) et Voices (2012, avec Ralph Schutti).
Carolina Schutti a reçu plusieurs prix pour son œuvre littéraire, dont le Prix de littérature de l'Union européenne 2015 pour son deuxième roman, Einmal muss ich über weiches Gras gelaufen sein, que publie Le Ver à soie.