Auteur : Erik Jakub Groch
Titre : Le petit Vagabond et Clara
Illustré par Ľuboslav Paľo
Traduit du slovaque par Diana Jamborova Lemay
ISBN : 979-10-92364-36-1
Prix : 18 euros
RÉSUMÉ
Lorsque Clara tombe sur le petit chien Vagabond endormi au milieu d’un chemin, la petite fille solitaire qu’elle est trouve un ami précieux. Vagabond, lui, peut enfin profiter de la chaleur d’un foyer. Mais bientôt, Vagabond a faim. Comment s’adapter à sa différence ? En cuisinant une brioche à l’os ? Et pourquoi pas ? Au moins, pourront-ils manger ensemble. Et c’est ainsi que, au fil de sept histoires, différents sujets sur fond d’amour et d’amitié sont abordés de façon poétique. Vagabond comprendra-t-il qu’il y a plus important que la gloire ou l’orgueil dans la vie ? Comment ne pas faire fuir ses amis ? Pourra-t-il lui aussi faire l’expérience de l’amour et cesser, finalement, d’être un petit Vagabond pour de bon ?
Erik Jakub Groch est né à Košice en 1957. Membre de l’underground littéraire et intellectuel de Košice, il participe à l’édition en samizdat des revues littéraires Nacelle et Trinásta komnata à la fin des années 1970. Jusqu’en 1989, il suit les séminaires clandestins du philosophe Marcel Strýko. Après la Révolution de velours en novembre 1989, il s’engage auprès de la formation politique Forum civique à Košice et travaille comme éditeur et rédacteur. Parallèlement à ces activités, il se consacre à la poésie et publie plusieurs recueils (Leçons privés de tristesse, Frèresoeur, Cela, Deuxième naïveté), ainsi que des livres pour enfants, dont Le petit Vagabond et Clara qui connaît un vif succès en Slovaquie lors de sa parution en 2002 en Slovaquie. Traduit en italien, il reçoit le prix Corvi Bianchi en 2004.
Graphiste formé à l'université Safarik de Presov, puis aux Beaux-arts de Bratislava, Ľuboslav Paľo commence par illustrer L'homme qui plantait des arbres de Jean Giono, puis travaille très tôt avec Erik Groch sur des livres jeunesse dont Le petit Vagabond et Clara. Aujourd'hui également enseignant, il reçoit de nombreux prix pour ses compositions graphiques.
Auteur : Svetlana Žuchová
Titre : Voleurs et témoins
Traduit du slovaque par Paulína Šperková, sous la rédaction de Diana Jamborova Lemay
ISBN : 979-10-92364-35-4
Prix : 18 euros
Disponible le 11 mars 2019
Ce livre a été publié avec le soutien financier de SLOLIA, Centre pour l'Information sur la littérature de Bratislava, Slovaquie, et avec le soutien du Centre National du Livre.
RÉSUMÉ
Quatre exilés, quatre destins en mouvement se croisent et se répondent dans une société slovaque elle-même en pleine mutation. Comment s’adapter à un environnement étranger ? Que reste-t-il des ancrages de chacun ? Comment accéder au bonheur dans des conditions d’instabilité parfois totale ? Voleurs et témoins est un roman de voix et de vies qui met en scène la compétition parfois cruelle qui se joue entre ceux qui ont décidé de rester au pays et ceux qui l’ont quitté dans l’espoir de trouver ailleurs liberté et prospérité :
« J’erre. Je cherche le calme qui m’échappe. C’est ce que je me suis dit quand je suis monté dans la voiture et que Nina s’éloignait dans le rétroviseur. C’était comme il y a vingt ans ; elle avait juste vingt ans de plus. Je n’osais pas imaginer que nous ne nous reverrions plus jamais. Ni lui proposer de la ramener chez elle. Je fuis les endroits l’un après l’autre et j’amène toujours mon moi avec moi. Sans me fatiguer, comme une plante qui se tourne vers la lumière. Sur une tige fragile jusqu’à épuisement. Je poursuis le bonheur aux quatre coins du monde. En vain, comme quelqu’un qui collectionne des timbres. Le bonheur qui était présent dans l’appartement de Vera. Dans l’appartement dont je ne possédais pas les clés. Mais où je pouvais appeler. Je me suis garé devant le bloc d’immeubles et j’ai cherché de l’argent dans mon sac. Dehors, il faisait déjà nuit et des lampadaires clignotaient au-dessus de ma tête. Comme des chatons qui viennent de naître et qui ont du mal à garder les yeux ouverts. Et qui crient comme des corbeaux. »
Svetlana Žuchová est née en 1976 à Bratislava où elle étudiera la médecine à l’Université Comenius. Puis elle se rend à Vienne pour étudier la psychologie. Autrice de nouvelles, romans, essais et traductions de l’anglais et de l’allemand (Michel Faber, Sarah Kane, Sophie Kinsella et Sabine Thiesler), elle travaille actuellement dans une clinique psychiatrique à Prague. À deux reprises, elle obtient le prix POVIEDKA pour ses nouvelles (2001 et 2005). Son premier recueil, Dulce de leche (2003), obtient le prix littéraire Ivan Krasko. Ses deux premiers romans, Yesim (2006) et Voleurs et témoins (2011) abordaient déjà la question de l'exil et du déplacement. En 2015, Scènes de la vie de M. (2013), qui avait déjà été finaliste du plus prestigieux prix littéraire slovaque Anasoft Litera, obtient le prix de littérature de l'Union européenne pour la Slovaquie.
Auteur : Svetlana Žuchová
Titre : Scènes de la vie de M.
Prix de littérature de l'Union européenne 2015
Traduit du slovaque par Diana Jamborova Lemay
ISBN : 979-10-92364-33-0
Prix : 15 euros
Disponible depuis le 7 mars 2019
Ce livre a été publié avec le soutien financier de SLOLIA, Centre pour l'Information sur la littérature de Bratislava, Slovaquie, et avec le soutien du Centre National du Livre.
Dans Scènes de la vie de M., nous retrouvons Marisia, le personnage de Voleurs et témoins qui, confrontée à la maladie de sa mère, cumule les trajets entre Vienne et Bratislava. La question du retour en Slovaquie se profile déjà à l'horizon d'un journal intime, où les étapes de la perte et du deuil se voient progressivement recouvertes par celles de la reconstruction de soi : « J’ai décidé de tenir un journal. Il faut décrire ce qui nous arrive. Chaque événement doit être documenté et photographié pour ne pas se perdre. J’ai été surprise par le choix des blocs-notes à la papeterie. Il y en avait de différentes tailles, avec ou sans lignes. Certains étaient simples comme des cahiers pour élèves de cours préparatoires, d’autres avaient une jolie couverture rigide, et certains avaient aussi une fermeture aimantée. Il y avait aussi des cahiers à thème, le journal du lecteur où je pourrais noter mes idées sur le livre que je serai en train de lire ou le journal du jardinier avec des pages spéciales pour coller des photos de végétaux. Finalement, j’ai choisi un cahier ordinaire sans ligne pour pouvoir mettre le maximum de choses sur une page. Je n’y ai encore rien noté, car le soir je suis si fatiguée que je remets l’écriture au lendemain matin, mais comme le matin, je dois me dépêcher pour partir au travail, à chaque fois, j’oublie complètement le journal. Cette étape de ma vie, je veux qu’elle soit bien documentée. Je vais pouvoir me rendre compte a posteriori que cet événement était un vrai tournant. Parfois les tournants ne sont visibles qu’avec du recul. Les cercles mystérieux dans les champs de blé ne sont, eux aussi, visibles que du ciel ».
Svetlana Žuchová est née en 1976 à Bratislava où elle étudiera la médecine à l’Université Comenius. Puis elle se rend à Vienne pour étudier la psychologie. Autrice de nouvelles, romans, essais et traductions de l’anglais et de l’allemand (Michel Faber, Sarah Kane, Sophie Kinsella et Sabine Thiesler), elle travaille actuellement dans une clinique psychiatrique à Prague. À deux reprises, elle obtient le prix POVIEDKA pour ses nouvelles (2001 et 2005). Son premier recueil, Dulce de leche (2003), obtient le prix littéraire Ivan Krasko. Ses deux premiers romans, Yesim (2006) et Voleurs et témoins (2011) abordaient déjà la question de l'exil et du déplacement. En 2015, Scènes de la vie de M. (2013), qui avait déjà été finaliste du plus prestigieux prix littéraire slovaque Anasoft Litera, obtient le prix de littérature de l'Union européenne pour la Slovaquie.
ISBN : 979-10-92364-31-6
Genre : roman
Format : 140 x 200
Nombre de pages : 252
Prix public : 18 euros
Disponible depuis le 11 octobre 2018
Texte traduit du biélorussien par Alena Lapatniova, sous la rédaction de Virginie Symaniec
Avec le soutien du Centre National du livre
Alhierd Bacharevič a été lauréat en 2016 d’une résidence d’écriture de l’Institut Français au Centre International des Récollets à Paris, sans laquelle le travail de traduction des Enfants d’Alendrier n’aurait jamais vu le jour. Que toutes celles et ceux qui ont rendu cette résidence possible soient remerciés, ainsi que les participants de l’atelier « Traduire la polyphonie » organisé en septembre 2016 par le Centre de Traduction Littéraire de l’Université de Lausanne, où les questions concernant la traduction des Enfants d’Alendrier ont pu être discutées. Mention spéciale pour Olivier Mannoni et Christopher Mileschi pour leurs précieux conseils.
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Premier roman traduit du biélorussien en français, Les Enfants d'Alendrier pourrait ne narrer que l'histoire de deux enfants en fuite, après que leur père les a libérés d'un camp de redressement où on les avait enfermés pour les "soigner" de leur "drôle" d'accent impropre au sein de La Grande Langue littéraire. Mais Les Enfants d'Alendrier sont aussi l'histoire d'une fuite en avant dans la question de la langue en Biélorussie, où le lecteur devra, comme dans un conte, affronter Baba Iaga - ou bien serait-ce la sorcière d'Hansel et Gretel ? -, et nombre d'adultes prêts, comme elle, à les croquer tout cru ; mais aussi apprendre à évoluer, comme les Biélorussiens, entre les langues, ici présentées dans tous leurs états :
"À cette époque déjà, ce docteur en devenir se passionnait pour la biologie. C’était sa matière préférée. Même si son institutrice ne lui plaisait pas trop, il suivait ses cours complémentaires. L’institutrice en savait peu. Il en voulait plus. L’institutrice ne parlait pas non plus correctement. Il brûlait toujours d’envie de la corriger. Mais une ou deux choses de sa vie dépendaient directement d’elle. Il regardait sa bouche, son dentier et voulait savoir ce qu’il y avait derrière. Les professeurs, ce sont ceux qui ont le droit de prononcer des sons et de dire des mots sans que personne ne puisse les interrompre. Il aimait écouter l’instructeur militaire, celui-là n’était pas d’ici, il parlait proprement et distinctement, comme on frappe sur un tambour – mais la vie dans la petite ville avait commencé à le corrompre. Il faisait de plus en plus souvent des fautes de prononciation en parlant comme les vieilles du marché. Il ressentait physiquement de la douleur, comme si on lui avait luxé un bras ou brûlé un dessin sur la peau à l’aide d’une loupe – c’était un de leurs jeux à l’école. Mais d’où venait le son ? Comment naissait-il ? Quels obstacles devait-il franchir pour être entendu, prononcé ? Des lèvres de l’institutrice sortait La Langue. Et le docteur avait très envie de la recevoir comme elle le méritait".
Alhierd Bacharevič est né en 1975 à Minsk en Biélorussie. Lycéen, puis étudiant en Lettres, il est contemporain de la fin de l’URSS et de la proclamation d’indépendance de son pays. Inspiré par les idées qui circulent à l'heure de la période dite de "renaissance nationale", il contribue à organiser le mouvement littéraire et artistique iconoclaste Boum-Bam-Lit qui entend populariser le biélorussien tout en l'inscrivant dans la modernité et en soulignant ses ancrages historiques européens. L’écriture des Enfants d’Alendrier commence d'ailleurs à Hambourg où l’auteur a vécu entre 2007 et 2013 et se termine à Minsk. Aujourd’hui, A. Bacharevič compte 7 romans à son actif et, outre ses traductions, nombre d'articles sur la littérature qui font de lui l'une des personnalités les plus importantes de la pensée biélorussienne contemporaine. C'est à ce titre qu'il a également pu bénéficier en 2016 d'une résidence d'écriture au Centre international des Récollets à Paris, où a débuté le projet de traduction en français des Enfants.
© Photo de Yulya Tsimafeyeva - Tous droits réservés.
ISBN : 979-10-92364-30-9
Genre : roman
Format : 140 x 200
Nombre de pages : 160
Prix public : 18 euros
Disponible depuis le 15 mars 2018
Avec Anonyme, Luc Fivet renoue avec un de ses genres de prédilection : le roman noir. Dans ce thriller social aux accents kafkaïens, un homme ordinaire, comptable de son état, découvre un autre homme en survêtement qui patiente devant la porte de sa maison. Celui-ci lui demande un euro pour le laisser rentrer chez lui. Juste un euro. Le prenant pour un clochard, le comptable lui tend une pièce et ouvre la porte. L’autre le suit dans le vestibule. La descente aux enfers a commencé. Mené à un rythme haletant, Anonyme décrit un monde où la chute peut frapper n’importe qui, à tout moment. Elle peut être rapide, parfois cocasse, mais les règles sont claires et les rôles bien définis. Chacun joue son jeu avec les cartes dont il dispose. Mais les dettes se paient cash. La mise de départ : un euro.
"L’homme ne bougea pas d’un millimètre. Il continuait de bloquer le passage. Je le dévisageai sans un mot. Il me dit, sur le ton de l’évidence : « C’est un euro. » Je pensai avoir mal entendu.
– Je vous demande pardon ?
– Pour rentrer chez vous, c’est un euro.
Son attitude, les mains au fond des poches et les deux pieds bien campés sur le sol, témoignait d’une ferme résolution. Son visage était affable, on ne lisait aucune agressivité dans ses yeux noisette, mais il me priait de prendre acte de ce constat irréfutable : je devais m’acquitter d’un euro pour rentrer chez moi.
Je haussai les épaules : les clochards étaient chaque jour plus nombreux en cette période de crise. Je retournai mes poches et j’en extirpai un peu de monnaie. De bonne grâce, je lui tendis une pièce d’un euro. Il l’empocha et fit un pas de côté. J’introduisis ma clé dans la serrure.
– Je vous souhaite une bonne soirée.
Il ne répondit pas. Il se contenta de me suivre dans le vestibule. Je me retournai, stupéfait.
– Que faites-vous ?
– Je vous l’ai dit : je suis venu vous aider..."
Luc Fivet est né en Belgique il y a une quarantaine d’années. Après des études de sciences politiques et d’innombrables petits boulots, il a été simultanément auteur-compositeur-interprète de chansons, auteur dramatique, auteur de sketches pour la télévision et romancier. Il a publié deux thrillers aux éditions Fayard, Total Chaos (2007) et Requiem (2008). Il est aussi l’auteur d’une dizaine de thrillers autoédités. Marche ou rêve, un récit très contemporain qui oscille entre roman initiatique et humour noir, a été son premier roman publié aux éditions Le Ver à Soie.
Le Petit Bala. La Légende de la solitude de Ridvan Dibra
Texte traduit de l'albanais par Evelyne Noygues
Collection : 100 000 signes
Prix : 15 euros
ISBN : 979-10-92364-29-3
Disponible le 26 février 2018
Avec l'aide du ministère de la Culture de la République d'Albanie
et avec le soutien du Centre National du Livre
Revisitant le sujet d’une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s’être définitivement isolé d’un entourage non moins hostile. Convaincu qu’il s’agit d’un meurtre et qu’il ne connaît que trop bien l’identité de l’assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :
« Comment viser quand il faut fermer un œil et non les deux ?
Comment viser la gorge ou le cœur où planter le canif pointu ?
Comment trouver sa bouche pour l’étouffer avec une serviette ou un coussin ?
Comment reconnaître les poisons à verser dans son vin ?
Pour la première fois dans sa vie, peut-être, Bala commence à apprécier d’avoir du temps. Ce temps qui coule quelque part, à l’extérieur de lui. Comme le Ruisseau blanc. Sans s’arrêter un seul instant. Sans s’arrêter ni revenir sur ses pas. Jusqu’à hier encore, il ne s’en souciait pas. Ou s’il s’en était souvenu, c’était exceptionnel. Tout comme pour ce qui lui est extérieur. Tandis que maintenant il doit agir. Il doit se dépêcher. Se dépêcher tant qu’il a encore un œil qui voit. Même s’il ne lui en reste qu’un. Demain, il sera peut-être trop tard. »
Ridvan Dibra est un romancier et poète albanais, né en 1959, qui enseigne la littérature albanaise à l’Université de Shkodra. L’importance et la reconnaissance de son œuvre en font l’un des écrivains majeurs d'Albanie. Auteur de plus de vingt livres en prose et de poésie, il a écrit plusieurs essais et mené des études littéraires. Son roman Le Petit Bala, La Légende de la solitude a reçu le prix Rexhai Surroi du meilleur roman de l’année 2012 en Albanie.