La version numérique de ce livre est actuellement en cours de réalisation
Voleurs et témoins de Svetlana Žuchová, traduit du slovaque par Paulína Šperková, sous la rédaction de Diana Jamborova Lemay
Genre : roman
Format : 14 x 20 cm
ISBN : 979-10-92364-35-4
Disponible le 11 mars 2019
Prix : 18 euros
Ce livre a été publié avec le soutien de SLOLIA, Centre pour l'Information sur la littérature de Bratislava, Slovaquie, et avec le soutien du Centre National du Livre.
Quatre exilés, quatre destins en mouvement se croisent et se répondent dans une société slovaque elle-même en pleine mutation. Comment s’adapter à un environnement étranger ? Que reste-t-il des ancrages de chacun ? Comment accéder au bonheur dans des conditions d’instabilité parfois totale ? Voleurs et témoins est un roman de voix et de vies qui met en scène la compétition parfois cruelle qui se joue entre ceux qui ont décidé de rester au pays et ceux qui l’ont quitté dans l’espoir de trouver ailleurs liberté et prospérité :
« J’erre. Je cherche le calme qui m’échappe. C’est ce que je me suis dit quand je suis monté dans la voiture et que Nina s’éloignait dans le rétroviseur. C’était comme il y a vingt ans ; elle avait juste vingt ans de plus. Je n’osais pas imaginer que nous ne nous reverrions plus jamais. Ni lui proposer de la ramener chez elle. Je fuis les endroits l’un après l’autre et j’amène toujours mon moi avec moi. Sans me fatiguer, comme une plante qui se tourne vers la lumière. Sur une tige fragile jusqu’à épuisement. Je poursuis le bonheur aux quatre coins du monde. En vain, comme quelqu’un qui collectionne des timbres. Le bonheur qui était présent dans l’appartement de Vera. Dans l’appartement dont je ne possédais pas les clés. Mais où je pouvais appeler. Je me suis garé devant le bloc d’immeubles et j’ai cherché de l’argent dans mon sac. Dehors, il faisait déjà nuit et des lampadaires clignotaient au-dessus de ma tête. Comme des chatons qui viennent de naître et qui ont du mal à garder les yeux ouverts. Et qui crient comme des corbeaux. »
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Scènes de la vie de M. de Svetlana Žuchová, traduit du slovaque par Diana Jamborova Lemay
Collection : 100 000 signes
Genre : roman
ISBN : 979-10-92364-33-0
Disponible depuis le 7 mars 2019
Prix : 15 euros
Ce livre a reçu le prix européen de littérature de l'Union européenne 2015 pour la Slovaquie. Il a été publié avec le soutien financier de SLOLIA, Centre pour l'Information sur la littérature de Bratislava, Slovaquie, et avec le soutien du Centre National du Livre.
Dans Scènes de la vie de M., nous retrouvons Marisia, le personnage de Voleurs et témoins qui, confrontée à la maladie de sa mère, cumule les trajets entre Vienne et Bratislava. La question du retour en Slovaquie se profile déjà à l'horizon d'un journal intime, où les étapes de la perte et du deuil se voient progressivement recouvertes par celles de la reconstruction de soi : « J’ai décidé de tenir un journal. Il faut décrire ce qui nous arrive. Chaque événement doit être documenté et photographié pour ne pas se perdre. J’ai été surprise par le choix des blocs-notes à la papeterie. Il y en avait de différentes tailles, avec ou sans lignes. Certains étaient simples comme des cahiers pour élèves de cours préparatoires, d’autres avaient une jolie couverture rigide, et certains avaient aussi une fermeture aimantée. Il y avait aussi des cahiers à thème, le journal du lecteur où je pourrais noter mes idées sur le livre que je serai en train de lire ou le journal du jardinier avec des pages spéciales pour coller des photos de végétaux. Finalement, j’ai choisi un cahier ordinaire sans ligne pour pouvoir mettre le maximum de choses sur une page. Je n’y ai encore rien noté, car le soir je suis si fatiguée que je remets l’écriture au lendemain matin, mais comme le matin, je dois me dépêcher pour partir au travail, à chaque fois, j’oublie complètement le journal. Cette étape de ma vie, je veux qu’elle soit bien documentée. Je vais pouvoir me rendre compte a posteriori que cet événement était un vrai tournant. Parfois les tournants ne sont visibles qu’avec du recul. Les cercles mystérieux dans les champs de blé ne sont, eux aussi, visibles que du ciel ».
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Les enfants d'Alendrier d'Alhierd Bacharevič, traduit du biélorussien par Alena Lapatniova, sous la rédaction de Virginie Symaniec, avec le soutien du Centre National du livre
ISBN : 979-10-92364-31-6
Genre : roman
Format : 14 x 20 cm
Nombre de pages : 252
ISBN : 979-10-92364-31-6
Disponible depuis le 11 octobre 2018
e-ISBN : 979-10-92364-48-4
Disponible depuis le 6 mai 2020
Prix du livre : 18 euros
Prix de l'e-pub : 12 euros
Alhierd Bacharevič a été lauréat en 2016 d’une résidence d’écriture de l’Institut Français au Centre International des Récollets à Paris, sans laquelle le travail de traduction des Enfants d’Alendrier n’aurait jamais vu le jour. Que toutes celles et ceux qui ont rendu cette résidence possible soient remerciés, ainsi que les participants de l’atelier « Traduire la polyphonie » organisé en septembre 2016 par le Centre de Traduction Littéraire de l’Université de Lausanne, où les questions concernant la traduction des Enfants d’Alendrier ont pu être discutées. Mention spéciale pour Olivier Mannoni et Christopher Mileschi pour leurs précieux conseils.
***
Premier roman traduit du biélorussien en français, Les Enfants d'Alendrier pourrait ne narrer que l'histoire de deux enfants en fuite, après que leur père les a libérés d'un camp de redressement où on les avait enfermés pour les "soigner" de leur "drôle" d'accent impropre au sein de La Grande Langue littéraire. Mais Les Enfants d'Alendrier sont aussi l'histoire d'une fuite en avant dans la question de la langue en Biélorussie, où le lecteur devra, comme dans un conte, affronter Baba Iaga - ou bien serait-ce la sorcière d'Hansel et Gretel ? -, et nombre d'adultes prêts, comme elle, à les croquer tout cru ; mais aussi apprendre à évoluer, comme les Biélorussiens, entre les langues, ici présentées dans tous leurs états :
"À cette époque déjà, ce docteur en devenir se passionnait pour la biologie. C’était sa matière préférée. Même si son institutrice ne lui plaisait pas trop, il suivait ses cours complémentaires. L’institutrice en savait peu. Il en voulait plus. L’institutrice ne parlait pas non plus correctement. Il brûlait toujours d’envie de la corriger. Mais une ou deux choses de sa vie dépendaient directement d’elle. Il regardait sa bouche, son dentier et voulait savoir ce qu’il y avait derrière. Les professeurs, ce sont ceux qui ont le droit de prononcer des sons et de dire des mots sans que personne ne puisse les interrompre. Il aimait écouter l’instructeur militaire, celui-là n’était pas d’ici, il parlait proprement et distinctement, comme on frappe sur un tambour – mais la vie dans la petite ville avait commencé à le corrompre. Il faisait de plus en plus souvent des fautes de prononciation en parlant comme les vieilles du marché. Il ressentait physiquement de la douleur, comme si on lui avait luxé un bras ou brûlé un dessin sur la peau à l’aide d’une loupe – c’était un de leurs jeux à l’école. Mais d’où venait le son ? Comment naissait-il ? Quels obstacles devait-il franchir pour être entendu, prononcé ? Des lèvres de l’institutrice sortait La Langue. Et le docteur avait très envie de la recevoir comme elle le méritait".
Anonyme de Luc Fivet
Genre : roman
Format : 14 x 20 cm
Nombre de pages : 160
ISBN : 979-10-92364-30-9
Disponible depuis le 15 mars 2018
e-ISBN : 979-10-92364-04-0
Disponible depuis le 20 mars 2020
Prix du livre : 18 euros
Prix de l'e-pub : 12 euros
Avec Anonyme, Luc Fivet renoue avec un de ses genres de prédilection : le roman noir. Dans ce thriller social aux accents kafkaïens, un homme ordinaire, comptable de son état, découvre un autre homme en survêtement qui patiente devant la porte de sa maison. Celui-ci lui demande un euro pour le laisser rentrer chez lui. Juste un euro. Le prenant pour un clochard, le comptable lui tend une pièce et ouvre la porte. L’autre le suit dans le vestibule. La descente aux enfers a commencé. Mené à un rythme haletant, Anonyme décrit un monde où la chute peut frapper n’importe qui, à tout moment. Elle peut être rapide, parfois cocasse, mais les règles sont claires et les rôles bien définis. Chacun joue son jeu avec les cartes dont il dispose. Mais les dettes se paient cash. La mise de départ : un euro.
"L’homme ne bougea pas d’un millimètre. Il continuait de bloquer le passage. Je le dévisageai sans un mot. Il me dit, sur le ton de l’évidence : « C’est un euro. » Je pensai avoir mal entendu.
– Je vous demande pardon ?
– Pour rentrer chez vous, c’est un euro.
Son attitude, les mains au fond des poches et les deux pieds bien campés sur le sol, témoignait d’une ferme résolution. Son visage était affable, on ne lisait aucune agressivité dans ses yeux noisette, mais il me priait de prendre acte de ce constat irréfutable : je devais m’acquitter d’un euro pour rentrer chez moi.
Je haussai les épaules : les clochards étaient chaque jour plus nombreux en cette période de crise. Je retournai mes poches et j’en extirpai un peu de monnaie. De bonne grâce, je lui tendis une pièce d’un euro. Il l’empocha et fit un pas de côté. J’introduisis ma clé dans la serrure.
– Je vous souhaite une bonne soirée.
Il ne répondit pas. Il se contenta de me suivre dans le vestibule. Je me retournai, stupéfait.
– Que faites-vous ?
– Je vous l’ai dit : je suis venu vous aider..."
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Le Petit Bala. La Légende de la solitude de Ridvan Dibra, texte traduit de l'albanais par Evelyne Noygues
Collection : 100 000 signes
Genre : roman
ISBN : 979-10-92364-29-3
Disponible le 26 février 2018
e-ISBN : 979-10-92364-55-2
Disponible depuis le 18 mars 2021
Prix de la version papier : 15 euros
Prix de la version numérique : 10 euros
Avec l'aide du ministère de la Culture de la République d'Albanie et avec le soutien du Centre National du Livre
Revisitant le sujet d’une ancienne chanson populaire balkanique, Ridvan Dibra nous livre ici un roman psychologique sur l’exclusion, la solitude et la vengeance aux accents parfois œdipiens. Dans un style épuré et très oral, il plonge le lecteur dans les pensées et la psychologie tourmentées du jeune Bala qui, depuis la mort inexpliquée et brutale de son père, semble s’être définitivement isolé d’un entourage non moins hostile. Convaincu qu’il s’agit d’un meurtre et qu’il ne connaît que trop bien l’identité de l’assassin de son père, le petit Bala consacre son temps à fantasmer sa vengeance :
« Comment viser quand il faut fermer un œil et non les deux ?
Comment viser la gorge ou le cœur où planter le canif pointu ?
Comment trouver sa bouche pour l’étouffer avec une serviette ou un coussin ?
Comment reconnaître les poisons à verser dans son vin ?
Pour la première fois dans sa vie, peut-être, Bala commence à apprécier d’avoir du temps. Ce temps qui coule quelque part, à l’extérieur de lui. Comme le Ruisseau blanc. Sans s’arrêter un seul instant. Sans s’arrêter ni revenir sur ses pas. Jusqu’à hier encore, il ne s’en souciait pas. Ou s’il s’en était souvenu, c’était exceptionnel. Tout comme pour ce qui lui est extérieur. Tandis que maintenant il doit agir. Il doit se dépêcher. Se dépêcher tant qu’il a encore un œil qui voit. Même s’il ne lui en reste qu’un. Demain, il sera peut-être trop tard. »
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Un jour j'ai dû marcher dans l'herbe tendre de Carolina Schutti
Traduit de l'allemand (Autriche) par Jacques Duvernet
Genre : roman
Format : 14 x 18 cm
ISBN : 979-10-92364-28-6
Disponible depuis le 9 février 2018
Prix du livre : 15 euros
Ce livre a reçu en 2015 le prix de littérature de l'Union européenne pour l'Autriche et a été publié avec le soutien du Centre National du Livre et le concours de la Région Île de France
Un village dans l'ombre et une tante qui ne parle pas du passé: c'est dans ce monde que, du jour au lendemain, Maïa se retrouve plongée. Avec la mort prématurée de sa mère biélorussienne, c'est aussi sa langue qui se perd. Maïa ne comprend pas la tante qui désormais s'occupe d'elle. Dans la maison isolée, il n'y a pas beaucoup de distractions pour cette petite fille introvertie. Marek, un ancien travailleur forcé polonais, est le seul chez qui elle trouve chaleur et affection. La musique de la langue qu'il parle réveille en elle les souvenirs de ses propres racines oubliées, de la langue perdue de sa petite enfance :
« Je ne suis pas revenue, je n’ai pas pu, on m’a donné une matriochka qui ressemble beaucoup à la vieille, à celle que ma tante peut-être avait cachée ou jetée. Je l’ai ouverte et j’ai posé toutes les poupées les unes à côté des autres. Des scènes de conte sont peintes sur leurs ventres, mais maintenant, lorsque ces histoires me reviennent en mémoire, cela me rend triste. En même temps que ma mère, j’ai perdu ma langue, les phrases pour souhaiter bonne nuit et les phrases pour consoler, ces paroles qui berçaient comme une douce vague, cette langue comme une île qui n’existait que pour nous deux et sur laquelle nous voguions à travers la ville, de la boulangerie au terrain de jeux. Un seau, une pelle, un petit pain, je ne me souviens plus avec quels mots allemands je suis arrivée chez ma tante. Et à présent : des phrases pour consoler qui viennent du dictionnaire, des phrases pour consoler enregistrées sur magnétophone, mais le bercement n’est plus là, les phrases restent oubliées. »