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ISBN : 979-10-92364-59-0
Genre : Récits traduits du russe (Ukraine) par Boris Czerny
Format : 140 x 200
Nombre de pages : 218
Prix public : 18 euros
Disponible depuis le 15 décembre 2022
La Foire (Iarmarka), daté de 1941, décrit la vie juive dans un shtetl d'Ukraine avant la Shoah. Il se présente comme une succession de scènes de vie sonores, drôles et bigarrées se déroulant un jour de foire. Il exhale de ce texte, constitué de scènes successives, des odeurs de cuisine juive de l’Europe de l’Est : harengs, carpes et cous d’oie farcis, champignons et cornichons à la saumure, petits boubliki en forme d’anneaux, autant de plats auxquels viennent s'ajouter des cris d’animaux, des chansons, le bagou des vendeurs et des habitants du shtetl, composant ainsi une exubérante cacophonie pleine de vitalité. Un passant (Tabor), qui parut dans les années 1960 en URSS par des canaux illégaux et non officiels est un témoignage poignant sur la destruction du monde juif au cours de la guerre, et sur l’oblitération de la Shoah par le pouvoir soviétique :
Dans toutes les rues et sur toutes les places le commerce battait son plein. De toutes les fenêtres, des portes et des portails s’échappaient les hurlements des camelots et toutes les maisons s’étaient transformées en étals de marchandises. À tous les étages des auberges, des demoiselles promettaient en toute impudeur monts et merveilles aux marchands, et des Tsiganes chantaient à s’en casser la voix. À tous les carrefours, on entendait des roulements de tambours, des nains cherchaient à gagner les bonnes grâces des passants, des géants bombaient le torse.
Des Chinois aux yeux bridés faisaient claquer leurs éventails qui s’ouvraient comme des oiseaux aux ailes de feu et scintillaient des couleurs de l’arc en ciel. Des enfants chinois tenaient dans leurs mains des fontaines bigarrées en papier. Bien haut dans le ciel au-dessus de la foire, attirant les regards de la foule, tournoyaient et planaient des jouets légers comme l’air, semblables aux rêves bigarrés des enfants.
(...) Soudain tout s’emballa, les perroquets se mirent à brailler, les Juifs à la mine renfrognée firent des pas de danse avec leurs ours, des musiciens se lancèrent dans des improvisations sur des flûtes en os, les tambours poussèrent un soupir qui couvrit les sifflements et les hurlements qui montaient de la foule.
– Cha ! Chut ! dit ma tante, voici Boulba !
Boris Samoïlovich Iampolski (1912-1972) est né à Biélaïa Tserkov, à environ quatre-vingt-dix kilomètres au sud-ouest de Kyïv en Ukraine. Comme de nombreux jeunes Juifs de sa génération, il fut attiré par les feux de la Révolution et par les promesses d’édification d’un monde nouveau. Il entame sa carrière littéraire en 1927 en publiant dans de nombreux journaux jusqu'à Bakou en Azerbaïdjan. Ses écrits des années 1930 furent inspirés par les grandes réalisations industrielles et par la propagande communiste. Comme de nombreux écrivains Juifs de sa génération – Ilya Ehrenbourg, Vassili Grossman dont il fut un ami intime, ou encore Ilya Selvinski –, Boris Iampolski servit en tant que correspondant de guerre sur le front. Il collabora au journal de l’Armée rouge Krasnaïa Zvezda, puis au journal Izvestiïa. Un seul de ses textes avait été jusqu'à présent traduit en français : Présence obligatoire (Iavka obïazatel’na), traduit du russe par Madeleine et Wladimir Berelowitch et publié en 1990 aux éditions l’Âge d’Homme.
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Format : 120 x 120 mm
Nombre de pages : 101
ISBN : 979-10-92364-55-2
Genre : poésie
Prix public : 14 euros
Disponible depuis le 24 octobre 2022
Très affecté par le Maïdan, les répressions politiques en Belarus’ qui le touchent personnellement - plusieurs de ses proches sont grièvement blessés ; il est lui-même emprisonné à la prison de Jodino -, il réunit dans ce recueil des poèmes écrits entre 2008 et 2022 au sujet de l’Ukraine et de la Géorgie, auxquels il adjoint pour l’occasion des extraits du recueil La Belarus’ renversée, écrit suite aux répressions policières de Minsk de 2020.
Dmitri Strotsev est né à Minsk en 1963. Poète, membre du Pen-Club et de l’Union des écrivains de Minsk, lauréat de nombreux prix dont le prix Adamovitch en 2021, organisateur de festivals, éditeur, il participe dès les années 1980 à l’underground en Belarus’ aux côtés de Kim Khadeev. Ses oeuvres sont depuis essentielles pour comprendre l’école de la dissidence de Minsk.
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Format : 120 x 180 mm
Nombre de pages : 96
ISBN : 979-10-92364-56-9
Genre : Roman dialogué
Prix public : 15 euros
Disponible depuis le 24 octobre 2022
1840, affaire Veuve Lafarge : Marie est accusée à tort d’avoir empoisonné son mari. Salie, enfermée à perpétuité, caricaturée, elle clame pendant plus de dix ans son innocence avant d’être graciée par Louis Napoléon Bonaparte quelques mois seulement avant de décéder de la tuberculose, maladie qu’elle a contractée en prison. Dans sa cellule, elle écrit, laissant un témoignage bouleversant sur ses conditions d’enfermement. C’est avec elle que, un peu moins de deux cents ans plus tard, Juliette Keating décide de dialoguer :
J’ai oublié quel fut le lieu de notre première rencontre : une note de bas de page ? Une observation au détour d’une introduction, d’un appareil critique ? Quel qu’il soit, c’est un lieu de relégation. J’ai lu ton nom dans l’ombre du grand Flaubert : Madame Lafarge avec Madame Delamare inspiratrices pour le personnage d’Emma Bovary. Faute d’une meilleure place dans la société des hommes, les femmes de ton époque hantent la rubrique des faits divers. Flaubert, qui les lisait, eut aussi son procès : l’affaire Bovary. L’écrivain fut acquitté et connut le succès littéraire. Toi, tu es restée prisonnière de l’affaire Lafarge.
Marie Cappelle, je veux te découvrir à travers tes écrits que j’ignore encore, te laisser te dire par toi-même. Garder ici la mémoire de ma première lecture de tes textes, toi l’inconnue avec laquelle je pressens une proximité de sœur.
Juliette Keating est née en 1967 en région parisienne. Après des études en arts appliqués à l’école Boulle (Paris), elle entreprend un DEA de sociologie à l’EHESS. Elle travaille d’abord comme graphiste, puis brièvement comme sociologue avant de devenir professeur de Lettres modernes. Elle écrit des billets satiriques publiés dans le journal en ligne Bakchich infos (disparu), puis dans le magazine papier Zélium. En 2011, elle ouvre un blog hébergé par Mediapart qu’elle tient régulièrement jusqu’en 2020. Une série de portraits de jeunes illustrés par Béa Boubé publiés en 2017 sur ce blog est rassemblée dans un livre qui paraît en 2019 aux éditions Libertalia sous le titre Blaise, Léa et les autres… Elle publie également deux romans pour adolescent.e.s aux éditions Magnard jeunesse : Demain j’ai quinze ans (2019) et Espérance Résistance (2020). Parallèlement, elle contribue régulièrement au magazine culturel en ligne delibere.fr. Son premier roman, Awa, sort en 2019 aux éditions Le Ver à soie, où elle publie également Beauté secrète, un poème à planter sur graines de fleurs des champs, puis La Venelle, suivi de Après les pins dans la collection Perles rares.
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ISBN : 979-10-92364-55-2
Genre : recueil de nouvelles et d'articles traduits du biélorussien, du russe et de l'anglais par Alena Lapatniova et Virginie Symaniec
Format : 120 x 120
Nombre de pages : 110 pages
Prix public : 14 euros
Disponible depuis le 30 juin 2022
Ce court recueil de textes traduits du biélorussien, du russe et de l'anglais offre un panel de textes et d'essais d’Alhierd Bacharevič sur la relation entre langue et fascisme en Biélorussie, ainsi que la Lettre ouverte que l'auteur a adressée aux Ukrainiens lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Alhierd Bacharevič est né en 1975 à Minsk en Biélorussie. Lycéen, puis étudiant en Lettres, il est contemporain de la fin de l’URSS et de la proclamation d’indépendance de son pays. Inspiré par les idées qui circulent à l'heure de la période dite de "renaissance nationale", il contribue à organiser le mouvement littéraire et artistique iconoclaste Boum-Bam-Lit qui entend populariser le biélorussien tout en l'inscrivant dans la modernité et en soulignant ses ancrages historiques européens. Aujourd’hui, A. Bacharevič compte 7 romans à son actif dont Les Enfants d’Alendrier, publié également au Ver à soie. Outre ses traductions, nombre d'articles sur la littérature font de lui l'une des personnalités les plus importantes du parnasse littéraire biélorussien contemporain. C'est à ce titre qu'il a également pu bénéficier en 2016 d'une résidence d'écriture au Centre international des Récollets à Paris. Déjà primé à plusieurs reprises, il reçoit le prix Erwin Piscator en 2021. Exilé aujourd'hui à Graz (Autriche), il a vu son éditeur être emprisonné et ses romans être inscrits sur la liste noire des oeuvres censurées en Biélorussie.
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ISBN : 979-10-92364-34-7
Genre : recueil de nouvelles
Format : 120 x 120
Nombre de pages : 54 pages
Prix public du livre : 12 euros
Disponible depuis le 30 juin 2022
Dorothée est convoquée pour un entretien d'embauche. Elle s'est mise sur son 31 et part à pied à son rendez-vous en dépit de la drôle de toux qui l'épuise depuis quelques temps. Dorothée a besoin de cet emploi. Pour mieux faire encore, elle décide de prendre un raccourci : c'est la venelle.
Juliette Keating a peu voyagé. Née dans la région parisienne qu’elle n’a jamais quittée, ses périples sont imaginaires, son exil est intérieur et littéraire. D’abord satiriste, dézinguant la bêtise avec humour, elle écrit régulièrement pour le magazine Zélium. Depuis 2011, elle publie des billets de littérature politique, des chroniques, des nouvelles et de la poésie sur son blog hébergé par Mediapart. Elle collabore au magazine culturel en ligne Délibéré. Un roman pour adolescent, Demain j’ai 15 ans a paru aux éditions Magnard jeunesse. Engagée dans le combat contre les racismes, rêvant l’abolition des frontières et la disparition de toutes les armées, elle veut croire que la poésie est la plus forte et imagine des personnages en lutte avec la dureté des temps. Awa, son premier roman, est publié au Ver à soie, où elle a déjà également fait paraître Beauté secrète dans la collection « Poèmes à planter » sur graines de mélisse et de fleurs des champs. Avec La Venelle, suivi de Après les pins, elle contribue à ouvrir la collection « Perles rares », construite à partir de textes très courts transposant l'idée de court métrage à la littérature.
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ISBN : 979-10-92364-54-5
Genre : récit
Format : 14 x 20 cm
Nombre de pages : 206
Disponible depuis le 30 mai 2021
Prix public : 18 euros
L’Amazonie française, qui ne se résume pas au mythique « enfer vert » de la forêt et des fleuves, alimente un imaginaire souvent fantasmatique. L'homme, ce chasseur, y a entamé un voyage, exploration également littéraire de la forêt originelle qui semble le happer en sa solitude au fil d'un itinéraire dont nous finissons par nous demander, presque envoûtés, s'il a jamais un jour réellement été tracé. Dans la forêt guyanaise vit ainsi le marcheur, subsistant de pêche et de chasse, d’aliments prélevés au hasard de ses tribulations. La verdure s’élance, se soulève, puis verse, décroît, décline, choit au long cours de vastes cycles. Le souvenir d’une inconnue faisant bientôt corps avec la selve s’évanouit, tandis que la marche est lente et que la forêt se livre dans ses moindres détails. Ou bien devrait-on parler d'une lente perambulation au cours de laquelle la marche devient divagation, le désir toujours plus inassouvi, la mémoire, toujours plus défaillante et l'expédition, une traversée poétique ?
« C’est ainsi qu’on lui proposa un jour d’emmener une seule personne, mais pour un long périple sur la Mana, cette magnifique rivière qui conserve encore intacts nombre de ses sortilèges. N’ayant rien de plus attrayant en vue, il accepta, décidant de ne prendre aucun de ses coéquipiers d’occasion, le Boni Titou, le Hmong Tcho ou Basilio l’Indien brésilien ; la coque d’aluminium suffirait à un équipage si réduit, même si le petit hors-bord rendrait les premières journées fastidieuses sur les eaux encore vastes et fréquentées – ce qui lui importait personnellement était d’être sur l’eau, et tant pis si le vacancier en quête d’aventure en pâtissait. C’était en fait une excellente occasion de vadrouille, essence payée, dans les hauts du fleuve : pourvu que son client ne soit point trop pénible à vivre, il pourrait même, sous prétexte d’excursion, faire cette reconnaissance projetée depuis longtemps sur certaine branche perdue des mémoires, et où cependant l’épopée de l’or avait culminé autrefois. Jusqu’à ce que, la date du départ lui ayant été précisée, il apprît que ce passager était une femme. »
Valéry Adelphe a passé la plus grande partie de sa vie professionnelle outre-mer, au Moyen-Orient, en Afrique et en Guyane, où il a vécu près de vingt ans. Passionné de littérature, il tente de rendre son vécu multiculturel dans plusieurs ouvrages. D'une Guyane, qui nous offre une plongée dans la forêt amazonienne, est son premier récit.